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Le Dragon a soufflé sa première et dernière bougie



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Un an après la réquisition de l'immeuble de la Cogédim, les occupants devraient être relogés.

Le Dragon a soufflé sa première bougie le 18 décembre. Un an après "l'opération colère" déclenchée par Droit au logement (DAL) et l'abbé Pierre, les 180 occupants du 7 rue du Dragon, à Paris s'apprêtent à passer un second Noël dans le petit immeuble de brique ocre. Le dernier, espèrent-ils. Car depuis ce dimanche 18 décembre 1994 où une vingtaine de familles et plusieurs dizaines de célibataires sans domicile, bébés dans une main, sacs dans l'autre se sont emparés de ce bâtiment, l'ambiance a bien changé et l'euphorie des premiers instants a laissé place à la morosité. Le temps des discussions sans fin entre habitants dans le bureau du rez de chaussée semble bien loin. "La plupart des gens ne viennent plus ici que lorsqu'ils ont quelque chose à réclamer, se désole Pépé, habitant de la première heure et bénévole du DAL. Ils ne rêvent plus que d'une chose : être relogés." Un rêve qui devrait bientôt se réaliser. Le nouveau ministre du logement, Pierre-André Périssol a lancé un vaste programme de réquisition des logements vacants. Les familles de la rue du Dragon devraient être les premières à profiter de ces logements d'urgence.

Des négociations sont en cours avec la préfecture de la région Ile-de-France et le propriétaire du bâtiment, la Cogedim, un des plus important promoteur immobilier de France.
Avoir une vie normale
"Tout ça, c'est grâce à nous, grâce au Dragon.", dit fièrement un habitant. " Jean-Lou se souvient avec émotion de son arrivée, rue du Dragon, il y a un an. "Je n'aurai jamais pu imaginer que des sans-logis puissent réquisitionner un immeuble dans un quartier aussi chic que Saint-Germain des prés ! C'était fabuleux ! " N'empêche. Les allées et venues permanentes, les problèmes de cohabitation ont fini par lasser les occupants. "Je ne suis pas vraiment chez moi, ici. Je n'ai pas de bail, pas de loyer." explique Jean-Lou. Ici, c'est du provisoire. Maintenant que j'ai retrouvé un emploi j'ai hâte de partir." Brigitte aussi en a marre. "Je voudrai être stable, trouver un travail, être chez moi. Avoir une vie normale." Pour autant, elle n'oubliera jamais son deux-pièces, au 7 rue du Dragon. ╥Sans le Dragon, je serais peut-être morte de froid. Et mon fils serait à la DDASS." "On fera toujours les manifs du DAL", jure un habitant. "On aidera toujours les sans-logis." Brigitte, elle, est prête à se battre encore, demain s'il le faut.

Elodie WEYMEELS




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